Elisa LENGLART–LECONTE
Publié le 30/08/2025 dans Ouest-France« C’est compliqué » : à Quimper, elle raconte comment son fils, autiste, vit la rentrée scolaire.
« Ce mercredi 27 août 2025, Nathaël, 13 ans, a entamé sa troisième année à l’institut médico-éducatif La Clarté, à Quimper (Finistère). Entre angoisse et soulagement, sa mère, Armelle Cloarec, raconte comment elle appréhende ce moment.
Nathaël, 13 ans, a fait sa troisième rentrée à l’IME de La Clarté à Quimper.
Finies les vacances, retour sur les bancs de l’école. Pour Nathaël, 13 ans, la rentrée se passe un peu différemment des autres collégiens. « Mon fils est autiste. Il entame sa troisième année à l’IME (institut médico-éducatif) La Clarté », indique sa mère, Armelle Cloarec. Si la reprise s’est bien déroulée, elle reste une source de peur pour l’adolescent. « Tout au long de l’année, il angoisse. C’est pire pendant les vacances ou à l’approche de la rentrée. » Pour aider son fils, Armelle Cloarec lui parle, tente de trouver les mots justes. « Il a besoin de savoir ce qu’il va se passer. Qui, quoi, comment ? D’avoir un cadre, un rythme. J’essaie de l’apaiser. Mais c’est compliqué. » Une angoisse qui finit par l’atteindre aussi.
Des journées doubles
Pour la mère et le fils, pas de longue liste de fournitures à aller chercher. Celle de Nathaël est plus légère. « Je pense qu’on s’en occupera ce week-end, réfléchi Armelle Cloarec. C’est compliqué d’aller dans un magasin avec lui… J’irai peut-être toute seule. »
Si la rentrée de Nathaël était mercredi 27 août au matin, celle de sa maman est fixée au lundi 1er septembre. De quoi lui laisser quelques précieux jours pour focaliser son attention sur d’autres choses et se reposer un peu. Pour Armelle Cloarec, la reprise du travail est une aubaine qui a cependant un coût. « C’est très dur physiquement et psychologiquement. Ma vie avec Nathaël est intense le soir. C’est comme faire des journées doubles. Mais je préfère. Je me sens mieux personnellement et socialement depuis que je travaille. »
Progresser grâce à des activités
Malgré l’angoisse initiale, Nathaël aime l’IME. « Il est content de s’y rendre ! », sourit sa mère. Depuis son entrée il y a trois ans dans l’établissement, l’adolescent a fait d’énormes progrès. Les professionnels l’aident à s’ouvrir, à faire attention aux autres. Armelle Cloarec ajoute : « Il apprend à perdre aussi. Parce que pour lui, l’échec est insurmontable. »
Tous les jours, des activités sont proposées à Nathaël. L’année dernière, il a pu faire de la médiation équine. Il devait dorloter un cheval, le brosser. « Il a commencé à reproduire les gestes qu’on lui enseignait pour prendre soin de l’animal, sur lui-même. Il a appris à voir l’ensemble du corps. Maintenant, il se douche beaucoup mieux », se réjouit Armel Cloarec.
L’IME permet à Nathaël d’acquérir des compétences liées au quotidien. Les notions de faire les courses, de communiquer. Un soulagement pour sa mère. « Ça allège ma charge mentale. Et surtout, cela lui apporte du bien-être. »
Les activités préférées de Nathaël sont le chant et la cuisine. Mais elles sont réservées à l’IME. « C’est un enfant qui cloisonne les lieux. Il les associe à des personnes. » De ce fait, il ne peut pas faire certaines activités chez-lui. Il a des blocages. Par exemple, Armelle Cloarec est liée au rôle de la maman. Elle donne de l’affection, aide et accompagne. « Jouer avec lui, je ne peux pas. Cuisiner non plus. J’espère un jour pouvoir le faire… »